Le Rite Français dit Rite Moderne

Ce Rite s’est stabilisé en France à la fin du XVIIIème siècle sous l’égide du Grand Orient de France, successeur de la première Grande Loge, dite de France, dont Louis-Philippe d’Orléans fut le premier Grand Maître mais son substitut général, le duc Anne de Montmorency-Luxembourg, le Grand Maître  de facto.

Ce rite est la forme maçonnique directement issue de l’introduction en France, dans les années 1720, par des marins, des diplomates et des réfugiés stuartistes, de la maçonnerie telle qu’elle était pratiquée par la toute jeune Grande Loge de Londres et de Westminster.

Elle s’est, sur le continent, progressivement enrichie de références initiatiques liées au goût des Français de l’époque pour les cultes à mystères de l’antiquité tardive et d’une dimension chevaleresque que ne connaissait pas la maçonnerie anglaise dont la symbolique prenait sa source exclusivement dans la maçonnerie de métier et la tradition judéo-chrétienne.

Au milieu des années 1780, animée par Alexandre-Louis Roëttiers de Montaleau, la chambre des grades a fixé les rituels des trois premiers grades et organisé un système de Hauts Grades faisant en quatre Ordres la synthèse de l’ensemble des grades postérieurs à la maîtrise, constitutifs de l’écossisme, qui se pratiquaient alors le plus souvent sans hiérarchisation précise. Un cinquième Ordre était prévu, à la fois chambre d’administration et conservatoire des 81 grades alors connus dont les membres se réservaient l’étude des rituels qui n’avaient pas été retenus dans cette remarquable synthèse en quatre Ordres.

Ainsi le Rite Français se caractérise-t-il par sa forte cohérence interne et par une grande proximité avec la Franc-Maçonnerie anglaise des origines de la Grande loge de Londres, ayant connu très peu d’apports exogènes, à la différence des autres rites dits « continentaux », tels l’alchimie ou la mystique templière.

C’est l’apparition d’un schisme maçonnique en Angleterre au milieu du XVIIIème siècle, avec l’apparition d’une deuxième Grande Loge qui s’est déclarée être celle des Anciens, que la première Grande Loge Anglaise s’est vue attribué le nom de Grande Loge des Modernes bien qu’elle fût antérieure à celle des Anciens. La France ayant été à l’abri de cette scission a poursuivi la pratique initiale, celle du début du siècle. C’est la raison pour laquelle le Rite Français fut qualifié de Moderne, appellation qui s’est généralisée quand le Rite Ecossais Ancien et Accepté est arrivé sur le continent au début du XIXème siècle, se réclamant quant à lui de la tradition des Anciens.

Le Rite Français que nous pratiquons à la GLTF est celui établi en 1785 et ne doit pas être confondu avec le rite français que diffuse aujourd’hui le Grand Orient de France dont l’évolution agnostique depuis la fin du XIXème siècle s’est accompagnée de modifications radicales du Rite d’origine en le vidant de sa substance judéo-chrétienne.

Pour en savoir plus : Les grades symboliques du Rite Français-Histoire et textes Fondateurs. Pierre Mollier. Dervy, 2018

 

 

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