Le Rite Anglais dit « Emulation »

Quand les deux Grandes loges rivales, celles des Anciens et celles des Modernes, qui coexistaient en Angleterre depuis 1751 fusionnèrent en une seule, en 1813. Elles décidèrent d’adopter un rite commun ou, pour parler comme les anglais, un mode de travail maçonnique unique : ainsi naquit, dix ans plus tard « the emulation working » dont le rituel empruntait l’essentiel au style des anciens.

S’il est très largement dominant en Angleterre, il en existe quelques variantes tel « stability » cependant peu différentes de l’Emulation.

Les caractéristiques de l’Emulation, qu’elle partage avec le Rite dit « York » essentiellement pratiqué en Amérique du Nord et le Rite dit « Standard d’Ecosse » pratiqué en Ecosse, sont le maintien d’une tradition orale qui demande un travail particulier aux frères. En effet ils doivent connaître leur rituel par cœur, ce qui donne aux cérémonies une dimension particulièrement impressionnante et amène les frères à une pénétration profonde du message contenu dans le rituel. Ce rite  se nourrit exclusivement de la symbolique du métier (craft) dont les outils sont les symboles des vertus  que les frères doivent cultiver pour leur propre édification et de références bibliques exclusivement vétérotestamentaires ce qui a permis, dans un esprit latitudinaire, de convenir aux frères de confessions diverses dans l’ensemble de l’Empire britannique.

Introduit en France à la fin de la seconde guerre mondiale, il s’y est développé en y maintenant son originalité jusqu’à nos jours, notamment  le fait de ne pas offrir aux frères l’opportunité de travaux de réflexion personnels suivis de discussion en loge comme le font les Rites continentaux. Ceci n’est pas sans rappeler le principe cher aux protestants « sola scriptura ».

Autre différence notable avec les rites continentaux (rites écossais rectifié, ancien et accepté et français), le système anglais ne propose pas de continuer le parcours maçonnique par une filière de Hauts Grades à proprement parler mais complète et augmente le message des trois premiers degrés par des grades complémentaires ou side degrees: la maçonnerie de Marque développant la symbolique du grade de compagnon et la Sainte Arche Royale celle de maître maçon. Il existe cependant de très nombreux ordres en Angleterre, pour certains pratiqués en France, qui développent tel ou tel thème biblique ou chevaleresque : les nautoniers, les grades noachites, la Croix Rouge de Constantin ou les Chevaliers du Temple et l’Ordre de Malte pour ne citer que les plus connus.

Pour en savoir plus : Guide et compendium du Franc-Maçon. Bernard E. Jones, traduction et adaptation Georges Lamoine et Gérard Icart. Cépaduès éditions. 2022

 

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